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BEYROUTH (Reuters) – L’opposition syrienne a accusé mardi l’armée gouvernementale d’intensifier ses bombardements sur les quartiers résidentiels de Homs et les autorités de Damas ont affirmé que les rebelles empêchaient l’évacuation de la population civile de cette ville du centre du pays.
Le chef de la mission de supervision des Nations unies en Syrie (Misnus), le général norvégien Robert Mood, a dit son inquiétude quant au sort des civils pris au piège dans la troisième ville du pays, encerclée par les soldats de Bachar al Assad et bombardée presque quotidiennement depuis le début du mois.
Des dizaines de milliers d’habitants ont déjà fui Homs ces derniers mois.
…Samedi, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG basée en Grande-Bretagne, a déclaré qu’un millier de familles étaient prises au piège à Homs, sous le feu des troupes gouvernementales. Des dizaines de blessés sont en grand danger en raison du manque de soins, a ajouté l’OSDH.
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Selon l’OSDH, les bombardements se poursuivaient mardi marin sur plusieurs quartiers de Homs et un soldat gouvernemental a été tué dans un affrontement.–Dominic Evans (Beyrouth) et Guy Kerivel,” Poursuite des bombardements sur la ville syrienne de Homs,” Reuters, 19 juin 2012.
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Dominic Evans, “Syrian forces bombard Homs before U.N. briefing,” The Daily Star, June 19, 2012 08:59 PM (updated: 9:00 PM).
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REPRISE: Hommage à Homs: Jacques Prévert, “Barbara” (with English translation); Paul Verlaine, “Ariette III”
25 Février 2012
Barbara
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Épanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t’ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-là
N’oublie pas
Un homme sous un porche s’abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t’es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m’en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j’aime
Même si je ne les ai vus qu’une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s’aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelle-toi Barbara
N’oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l’arsenal
Sur le bateau d’Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu’es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d’acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n’est plus pareil et tout est abimé
C’est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n’est même plus l’orage
De fer d’acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l’eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien.
Jacques Prévert, Paroles(1946)
English translation
Barbara
Remember Barbara
It was raining nonstop in Brest that day
and you walked smiling
artless delighted dripping wet
in the rain
Remember Barbara
It was raining nonstop in Brest
and I saw you on rue de Siam
You were smiling
and I smiled too
Remember Barbara
You whom I did not know
You who did not know me
Remember
Remember that day all the same
Don’t forget
A man was sheltering under a porch
and he called your name
Barbara
and you ran toward him in the rain
Dripping water delighted artless
and you threw yourself in his arms
Remember that Barbara
and don’t be angry if I talk to you
I talk to all those I love
even if I’ve seen them only once
I talk to all those who love
even if I don’t know them
Remember Barbara
Don’t forget
that wise happy rain
on your happy face
in that happy town
That rain on the sea
on the arsenal
on the boat from Ouessant
Oh Barbara
What an idiot war
What has happened to you now
In this rain of iron
of fire of steel of blood
and the one who held you tight in his arms
lovingly
is he dead vanished or maybe still alive
Oh Barbara
It is raining nonstop in Brest
as it rained before
But it’s not the same and everything is ruined
It’s a rain of mourning terrible and desolate
It’s not even a storm any more
of iron of steel of blood
Just simply clouds
that die like dogs
Dogs that disappear
along the water in Brest
and are going to rot far away
far far away from Brest
where there is nothing left.
–Jacques Prévert (1900-1977). The Breton city of Brest, France, where the poet saw Barbara, was the main German submarine base for the Atlantic during World War II. Brest was totally destroyed by bombing raids by the end of the war. Only three buildings were left standing.
Translation and text by Sedulia Scott.
Voire aussi
20th Century French Poetry: Narrated by Paul Mankin
“Barbara” chantée par Yves Montand
On se souvien aussi d’un poème de Paul Verlaine, ce qui suit:
Ariette III
Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur?
O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits!
Pour un coeur qui s’ennuie,
O le chant de la pluie!
Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s’écoeure.
Quoi! nulle trahison?
Ce deuil est sans raison.
C’est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi,
Sans amour et sans haine,
Mon coeur a tant de peine!
–Paul Verlaine, Romances sans paroles, 1874
L’Observateur Incisif
(The Trenchant Observer)
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